Tant que nous sommes vivants, d'Anne-Laure Bondoux
28 juillet 2015 à 15:50,
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Titre : Tant que nous sommes vivants
Auteur(e) : Anne-Laure Bondoux
Edition : Gallimard jeunesse (pourquoi "jeunesse" ? Je ne comprends pas)
Nombre de pages : 297
Date de parution : 2014
Résumé : Bo et Hama travaillent dans la même usine. Elle est ouvrirère de jour, lui forgeron la nuit. Dès le premier regard, ils tombent follement amoureux. Un matin, une catastrophe survient : l'usine explose, et les deux amoureux doivent fuir la ville dévastée. Commence alors pour eux un périple à travers des territoires inconnus. Mais quand l'ombre a pris la place de la lumière, l'amour suffit-il à nous garder vivants ?
J'ai découvert ce livre par la booktubeuse Emilie qui l'a absolument encensé. Donc forcément, je ne pouvais pas passer à côté. Logique.
J'ai énormément apprécié ce livre, je l'ai trouvé à la fois poétique et touchant. C'est très rare que j'aime les livres où l'action n'est pas présente, donc mon avis sur CE bouquin m'a surprise au fur et à mesure que je tournais les pages, pour mon plus grand plaisir.
Oui car Anne-Laure Bondoux réussit à nous faire ressentir des choses, et en l'occurence de merveilleuses choses, avec son écriture ciselée et délicate.
SPOILER : Après l'accident irréparable qui survient à l'usine, Hama perd l'usage de ses mains. Et, se faire arracher ses mains, a le même effet sur elle que si on lui avait arraché son coeur. Oui, ça fait mal. Et comme on peut s'y attendre, Hama est complètement détruite. Sa relation avec Bo change, sa vie change, en fait elle devient une autre personne. Ca m'a bouleversée. Il y a comme une dimension philosophique dans son livre, ça ne m'a pas laissée indemne. J'aime les belles phrases, les personnages profonds et mystérieux, et j'ai été largement servie ici.
Puis l'on a aussi le personnage de Bo, le forgeron au caractère rude, qui devient doux uniquement lorsque l'on prononce le prénom de sa belle. C'est un personnage très très mystérieux, que je n'ai pas réussi à cerner au bout des 300 pages du bouquin *problème*. On arrive à conceptualiser les démons de Bo, mais il n'en parle pas, il passe ton temps à se tuer à la tâche et à fabriquer des... trucs, donc on ne sait pas vraiment ce qui s'est passé dans sa vie pour le rendre aussi peu sensible. Mais j'ai aimé Bo, comme j'ai aimé Hama, et la fin m'a littéralement brisé le coeur.
J'ai aussi énormément apprécié le personnage de Tsell, qui n'apparait qu'au milieu du roman. En fait c'est elle la véritable héroïne de l'histoire, mais ça on ne le sait qu'à la fin. Oups, SPOILER une fois encore encore. Bon, j'arrête de vous gâcher la fin de ce livre, sinon vous n'irez pas le lire, et ce n'est vraiment pas le but n'est-ce pas ?
Pour résumer je dirais que ce roman dégage une ambiance spéciale, une espèce de douce mélancolie tout à fait charmante. J'ai réussi à plonger dans le monde à part de l'auteure, et j'en suis sortie avec les larmes aux yeux. Objectif atteint.
Soyons pointilleux, je vais essayer de trouver quelques défauts à ce livre. Ca va être dur, très dur.
Ah oui, je sais : le changement de narrateur dans la deuxième partie (si je ne me trompe pas) m'a un peu perturbée. Je veux dire, on comprend que c'est Tsell qui raconte, mais elle n'est pas censée être née. Donc ça m'a fait un peu bizarre, mais on va dire qu'il s'agit du style de l'auteure !
J'avoue, la deuxième partie, celle avec les créatures couleur endive cuite *j'ai oublié leur nom* m'a un peu ennuyée. Juste un peu, dans la mesure où les relations entre les personnages semblaient en stand-by. Heureusement, la suite m'a beaucoup plu et l'histoire est devenue plus dynamique !
Et dernière chose, j'ai trouvé la relation amoureuse entre Tsell et Vigg très très étrange. Et beaucoup trop rapide ! Ils n'ont que douze, treize ans, et ils tombent follement amoureux au premier regard. Surtout que juste après (SPOILER, vraiment désolée) ils décident de s'enfuir ensemble sur les traces du passé de Bo et Hama. S'enfuir en amoureux à l'âge de douze ans ? Hmm.
Pour résumer, je vous conseille vivement cette histoire touchante qui m'a émue aux larmes. L'auteure a su instaurer une douce mélancolie qui ne vous laissera pas indemne, malgré quelques passages qui m'ont légèrement ennuyée.
Tu crois qu'il faut toujours perdre une part de soi pour que la vie continue ?J'étais l'enfant de l'amour et de la haine, l'enfant maudite du forgeron et de la femme sans mains, mais aussi l'enfant perdue dont la communauté avait attendu le retour. J'étais une part vivante de sa mémoire.